Cyril Pedrosa:
Cyril est né le 22 novembre 1972 à Poitiers. Enfant, il colorie déjà
avec ardeur les pages blanches de ses cahiers. Ses héros d’alors se
nomment Astérix et Gaston (il avoue détester Tintin !). Il dévore aussi
les dessins animés de chez Disney. Ses préférences littéraires vont au
Lion de Joseph Kessel. Adolescent, il découvre Hugo Pratt et les comics
américains, une révélation ! Il sait alors ce qu’il veut faire de sa vie
: dessinateur. Il passe son bac C (son père le voit plutôt ingénieur),
puis entame Math Sup. mais interrompt ses études 3 mois plus tard.
Nouveau départ. Il entre en classe de mise à niveau avant de réussir
brillamment le concours d’entrée à Olivier de Serres en section «espace
de communication». Mais rien ne pouvant le détourner de son but, il part
étudier le dessin animé à l’école des Gobelins. L’expérience est très
positive, enrichissante et lui permet de se familiariser avec l’univers
de l’illustration. De 1996 à 1998, il décroche un poste d’intervalliste
chez Disney et travaille sur les rushs du Bossu de Notre-Dame. Il gravit
bien vite les échelons et devient assistant-animateur sur la production
d’Hercule. Sa rencontre avec David Chauvel est alors décisive : il
réalise avec lui sa première bande dessinée, une série prévue en quatre
albums, Ring Circus. Un nouveau défi puisqu’il réalise non seulement le
dessin mais aussi la mise en couleur ainsi que toute la recherche
iconographique sur l’univers du cirque, ses costumes, sa scénographie,
un univers magique qu’il affectionne particulièrement.
Gwen de Bonneval
Signe aussi sous le pseudo de Gwen.
Gwenaël de Bonneval est né le 9 janvier 1973 à Nantes, dans une famille
mi-bourgeoise côté maternel, mi-aristocrate côté paternel, avec
grand-père aide de camp du général de Gaulle. "Mais nous, on n’a jamais
eu de sous. Ce qui fait que je suis à l’aise partout, sans être vraiment
à l’aise nulle part". Vers deux ans, il commence à visiter la région
parisienne au rythme d’un déménagement par an, avec divorce, et
instabilités diverses. Pour éponger tout ça, il s’enferme dans sa
chambre et se construit l’imaginaire. "Avec toutes ces péripéties, j’ai
développé une super énergie". Il lit avant de savoir lire — il regarde,
en somme — et puise ses futures influences dans Pepito et Krazy Kat, et
non, comme on pourrait le penser, dans le Concombre masqué. Commençant à
dessiner sans s’en rendre compte, comme tous les enfants, il découvre
peu à peu qu’il fait un peu mieux que la moyenne. "Ça m’a permis de me
rencontrer, mais pas façon psychopathe, puisque ça me permettait aussi
de rencontrer les autres". De 1983 à 1991, c’est l’exil dans une école
privée de Lyon. "J’ai passé huit ans à m’emmerder sans rencontrer
personne d’intéressant". À 18 ans, muni d’un Bac littéraire, il revient à
Paris et commence à caser des dessins dans la presse enfantine. En
1993, pour faire plaisir à son père, il fait "sérieux" en montant une
boîte de communication avec deux copains. "Il fallait habituer les
entreprises à la BD, mais le prospecteur n’envoyait même pas les lettres
de prospection". Bref, ça ne marche pas fort, il se retrouve à faire de
la maquette, il est malheureux et il s’en va pour suivre son intuition
première. Là, les choses s’éclairent — il faut toujours suivre son
intuition". Démarchant tout seul, il dessine pour Spirou, Disney et les
boîtes de communication ex-concurrentes. Il se fait la main, c’est bien,
mais il se sent frustré : il a envie de raconter des histoires.
Justement, en 1998, il entre à l’atelier de la place des Vosges.
Simultanément il rencontre Vehlmann. La collaboration est fructueuse :
"Samedi et Dimanche, c’est un truc débordant qu’il faut tenir. On
discute, on arrive à se recadrer, on se marre bien, et c’est assez
idyllique, notre manière de travailler". Vers la fin 2001, Gwen quitte
l’atelier des Vosges. En mai 2002, il s’installe (presque — yapluka
faire des travaux) dans un nouvel atelier, avec, entre autres, son
copain Matthieu Bonhomme. Entre deux transports de gravats, il écrit
dans les bistrots et dessine chez lui, menant de front sa série en solo
Basile Bonjour et les aventures de Samedi et Dimanche, le premier
travail dont il a été fier : "Si tous les dessins d’avant pouvaient
disparaître, ça serait pas grave". Devenu adulte trop tôt, il continue
de faire vivre (uniquement) les bons côtés de l’enfance — la fraîcheur,
l’étonnement. Ce qui l’intéresse, c’est d’arriver à glisser ses
convictions profondes dans un dessin ouvert, émotif et apparemment naïf,
qui parle à tout le monde. D’où le désarroi des libraires, qui ne
savent pas où ranger Samedi et Dimanche. Enfants ou adultes ? C’est
pourtant simple : il faut le ranger chez les adultes puisque c’est fait
pour eux, les enfants le trouveront toujours.